Née dans une banlieue parisienne où la danse et le piano font partie de la bonne éducation, je hais l’école et je fais des pointes pour tenter de regarder le monde autrement et de plus haut, puis je m’aperçois que savoir tomber est aussi important et je commence à travailler sur la sensibilité sous toutes ses formes en m’intéressant à d’autres cultures que la mienne.
Issue d’un milieu scientifique, j’apprends la rigueur de la pensée mais la danse et la lecture me déportent peu à peu vers d’autres rivages. Je suis vraiment née avec l’Université et les Sciences de l’Education : J’ouvre les yeux sur la complexité et la multitude des Sciences Humaines m’émerveille. Puis mes études en travail social m’apprennent l’importance de l’implication, du travail sur soi, de la réflexion sur l’usage du savoir qui m’importe plus que les savoirs en soi.
Je commence ma vie professionnelle comme Assistante sociale sur un quartier où circulent beaucoup de personnes sans abri. Soucieuse d’articuler en permanence travail de terrain et recherche, j’entreprends alors deux projets collectifs innovants : Un projet d’insertion avec des personnes en grande précarité, sous la forme d’une recherche-action qui a fait l’objet de ma première publication.
J’entreprends également une expérience d’insertion par la danse avec des femmes en grande difficulté : à partir d’une expérience totalement nouvelle pour elles, ce travail de groupe démontre la portée qu’a pu avoir ici l’acte créatif pour remobiliser des personnes exclues. Je commence alors à articuler ce que j’aime dans la danse et dans le travail social.
Un groupe BALINT mené par Jacky Beillerot dans le cadre universitaire me permet d’affiner l’analyse de mon implication dans ces projets et de découvrir les dispositifs d’analyse de pratiques d’orientation clinique.
Par ailleurs, je deviens FORMATRICE EN TRAVAIL SOCIAL à L’IRTS de Montpellier, et depuis presque 30 ans je poursuis cette activité pédagogique qui articule enseignements, formations, ingenierie de formation et recherche.
Pour préparer une thèse sur le Désir d’emprise, je décide de travailler à temps partiel, et je publie régulièrement depuis lors dans des revues en Sciences Humaines. Le Doctorat en poche, je poursuis ma tentative d’entrer à l’Université et je suis qualifiée en Sciences de l’Education pendant 8 ans. Mais il y a très peu de postes disponibles et je me tourne alors vers une activité d’autoentrepreneur pour inventer mon propre dispositif d’accompagnement individuel et collectif et mettre mes compétences à la portée de tous.
Depuis lors, je poursuis en permanence des activités de formation, de recherche, d’accompagnement collectif et d’analyses de pratiques pour des institutions variées.
Et puis j’invente de nouvelles formes d’accompagnement individualisé : ateliers d’élaboration, en présentiel ou à distance, soutien psychosocial personnalisé et créatif, supervisions à distance etc.
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(photographie © Alain Bouillet - dessin © adam Nidzgorski)
PUBLICATIONS
• Ouvrages :
- Désir d’emprise et éthique de la formation, Paris, l’Harmattan, coll. Savoir et rapport au savoir, 2003.
- Dans la formation initiale en service social, de quelle analyse et de quelles pratiques parle t-on ? in Travail social et analyse des pratiques professionnelles, ouvrage collectif sous la direction de D.Fablet et C.Blanchard-Laville, Paris, l’Harmattan, coll. Savoir et rapport au savoir, 2003.
- Logique des compétences et analyse de pratiques dans les formations initiales en travail social, in Intervenants sociaux et analyse des pratiques, ouvrage collectif coordonné par D.Fablet , l'Harmattan, collection Savoir et Rapport au Savoir, 2008.
- Clinique, éthique et esthétique de l’éducation, in Eduquer dans un monde en mutation, ouvrage collectif sous la direction de M.C.David et L.Ott, Erès , 2009.
- Quelques enjeux épistémologiques pour l’analyse des pratiques, in Supervision et analyse des pratiques professionnelles dans le champ des institutions sociales et éducatives, sous la dir. de D. Fablet, l’Harmattan 2012.
- Entre référentiels de compétences et démarche clinique, la formation des travailleurs sociaux au cœur d’un processus réfexif, in Pratiques réfexives et référentiels de compétences dans les formations sociales, sous la direction De L.Carignan et M.Fourdrignier, Presses Université du Québec, 2013.
• Articles :
- Eduquer, mission impossible ? ! in La nouvelle revue de l’AIS, n°30, juin 2005.
- Imaginaire et rapport au savoir, in Imaginaire et Inconscient, Imaginaire et relation éducative, n° 9, Mars 2003
- Accompagner des mémoires en formation initiale : une démarche clinique ? in Chemins de formation, n°12/13, Octobre 2008.
- De la transformation à la création, comment contribuer à l’émergence de l’activité créatrice des futurs travailleurs sociaux ? in Le Sociographe, n°57, Mars 2017.
- Préalables à toute participation des personnes concernées aux formations en travail social, in Vie Sociale, n°25-26, 2019.
à celui
----------à celle
--------------------à ceux...
qui ont accompagné mon chemin vers l'envers du monde
qui m'ont appris à chercher sans trouver
----------à douter sans désespérer
----------à lâcher prise à perdre à consentir
----------à ne pas craindre les faillites
à ceux qui pensent
----------que l'inespoir peut être fécond
----------que le pire n'est pas certain
----------que les vacances n'existent pas
----------que mon nom prend deux ailes
----------que l'acolyte n'a qu'une aile mais plein d'autres qualités
----------que parfois comprendre empêche d'entendre
----------qu'il ne faut pas secouer ceux qui sont pleins de larmes
----------que le langage nous croyons l'employer mais nous sommes ses employés
----------que le vide n'est pas l'abîme assurément
----------qu'il faut embras(s)er beaucoup d'espaces pour exister
----------qu'on peut danser au bord des gouffres et que le tragique est un tonique
à ceux qui m'ont transmis l'éloge de la fugitivité et de notre éphémère destinée
à ceux qui m'ont initiée pour transmettre à d'autres ce que j'ai reçu
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Patricia Vallet